• Prologue

    C'était la pleine lune. Une ombre se faufila sous les taillis et sauta le mur avec élégance. Elle regarda des deux côtés du chemin du Tonnerre qui la séparait d'un grand chat dont on ne pouvait distinguer la couleur. Aucun monstre en vue. Elle traversa prudemment et s'assit à côté du matou. Ce dernier avait l'air contrarié, il l'a rabroua :

    - Tu es encore en retard à notre rendez-vous !

    - Je suis désolé... Socrate ne t'aime vraiment pas. De toutes façons, il n'aime aucun chat sans maîtres. Mais ce n'est pas le sujet, Ensorcelé.

    Le mâle parut surpris :

    - Quel est-il ?

    - Je... Je voulais te dire... J'attends... Des petits.

    Ensorcelé changea d'expression ; il parut heureux :

    - Mais c'est merveilleux !

    - Non ! Mes bipèdes n'en voudront jamais !

    - Ne t'inquiète pas, Cendre. Nous trouverons une solution. Je te le jure... Allez, je file.

    Il colla sa truffe contre la sienne et partit. La chatte soupira. Elle avait si peur pour ses chatons...

     

    Chapitre 1

    Les premiers rayons de soleil arrivait seulement quand Orage se leva. Elle alla réveiller sa mère en la secouant avec une de ses patte avant :

    - Maman ? Réveille-toi !

    - Hmm.

    - Le soleil est déjà levé et toi... Tu dors ? Allez, dépêche !

    Ne voyant aucune réaction de la part de sa mère, la petite chatte la secoua plus fort en criant presque :

    - Maaaaaaaaman !!!!!!!!!!!

    Cette fois-ci, l'intéressée réagit ; elle se leva en bougonnant et se dirigea directement vers ses croquettes qu'elle mâcha sans conviction tandis qu'Orage lui sautait littéralement dessus pour attirer son attention.

    - Lâche-moi ! lui cria la chatte grise.

    Elle était visiblement de mauvaise humeur. Sous le choc, la petite chatte noire arrêta immédiatement et la regarda avec de grands yeux ronds :

    - Qu'est-ce qu'il y a Maman ?

    - Rien qui te regarde.

    - Ah. Je me posais une question : Pourquoi je n'ai ni frères ni sœurs ? Et même pas de père ? Si j'en ai, où sont-ils ?

    - Ça fait trois questions !

    Elle ne voulait pas lui répondre. Mais sa fille ne semblait pas prête de la lâcher. Elle insista tant et tellement que sa mère finit par craquer :

    - Ton père était un chat errant du nom de Ensorcelé...

    - C'est beau comme nom, la coupa Orage, toute excitée à l'idée de savoir enfin la vérité.

    Sa mère n'était plus en colère, elle regardait le vide. Elle avait l'impression de le revoir en sa chatonne, son beau pelage lustré noir de jais, seuls leurs yeux les différenciaient. Ensorcelé les avait d'un bleu glacé alors qu'elle les avait vairons, un doré et un vert. D'ailleurs d'où les tenait-elle ? Personne, dans la famille, ne les avait. C'était certainement du côté du matou.

    Orage la tira de ses songes :

    -Continue !

    - On s'est rencontré, on s'est aimé et je suis devenue pleine. J'attendais trois chatons...

    Bien sûr, elle abrégeait.

    - Dont moi ?

    - Oui. Un jour que mes bipèdes étaient partis, j'ai accouché. Ensorcelé était avec moi, il a essayé de m'aider mais ...

    Cendre hésita : elle ne pouvait lui dire que son frère était peut-être toujours en vie :

    - Mais, ton frère est mort. Ta sœur a été emmené par ton père. Il voulait un des chatons.

    - Je vois. Comment s'appelait ma sœur ?

    - Je ne sais plus. Ma mémoire me fait défaut ...

      

     Chapitre 2

    Orage était assise dans l'herbe, occupée à faire sa toilette. Elle se demandait comment elle allait annoncé la nouvelle à Cendre. Cette dernière ne serait sûrement pas ravie : l'idée d'être séparé de sa fille pour le restant de ses jours ne plaisait sûrement à aucune mère. Pourtant, elle était convaincue que c'était la voie qu'elle devait suivre. Quand la chatte grise se posa à côté d'elle, elle saisit l'opportunité :

    - Maman ? Je voulais te dire ...

    - Quoi donc ?

    - Je vais partir.

    Cendre faillit s'étouffer, ne s'attendant guère à cette déclaration, elle la regarda avec de grands yeux et lui répondit :

    - C'est une blague, j'espère ? 

    - Non, pas du tout. Je suis très sérieuse : depuis que tu m'as parlé de Papa, je ne pense qu'à ça ! Je suis faite pour être une solitaire comme lui. Tu comprends ?

    Sa mère ne comprenait visiblement pas ce besoin de l'aventure. Orage soupira et rentra dans la maison. Sa mère la suivit en courant presque :

    - Je m'oppose à cette idée !

    Sa fille la regarda d'un air exaspéré :

    - Tu m'empêches de partir ? Tu sais, je ne restais pas toute ma vie un chaton.

    - Tu ne quitteras pas cette maison avant tes vingt lunes !

    La chatonne alla plus loin et lui dit, assez fort pour qu'elle l'entende :

    - Très bien, je partirais à 20 lunes ! Je vais chez Misly.

    Cendre soupira, voyant bien qu'elle avait perdu cette bataille.

           ***

        Misly était la meilleure amie d' Orage depuis leur plus jeune âge. Cette dernière rentra dans le jardin, nul trace de la jolie chatte. Alors, elle patienta quelques instants. Cela faisait maintenant un moment qu'elle l'attendait, ne pensant plus la voir, elle repartit. Lorsqu'une voix familière se fit entendre :

    - Salut Orage ! Quel bon vent t'amène ?

    - Misly ! Je t'attendais, répondit l'intéressé.

    - Je n'en doute pas. Que fais-tu ici ?

    La chatte noire avait décidé de ne rien dévoiler à son amie, pour l'instant.

    - Rien de spécial, je suis juste venue te voir.

    - Orage, je te connais assez pour savoir que quelque chose te tracasse.

    - Ce n'est rien, je t'assure ! Une broutouille avec ma mère.

    - Quelle broutouille ?

    - C'est un interrogatoire ou quoi ? s'énerva Orage.

    - D'accord, d'accord. J'arrête. Pas la peine de s'énerver !

    Elle discutèrent ainsi pendant longtemps, se chamaillant mutuellement, puis elles se quittèrent. 

      

    A suivre... Chez Moonleaf ! 


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